🔍 5 Présentations cliniques
- Douleur thoracique d’allure coronarienne (troponine et ECG), avec notion d’infection virale ou de gastro-enterite récente. Une coro écarte la maladie coronarienne avant d’aller à l’Irm.
- IC. Même traitement que les recos de l’IC
- Arythmie s’exprimant par des palpitations ou des syncopes. On peut avoir: BAV 3, TV ou FA. En cas d’instabilité hémodynamique, une coronarographie s’impose dans la prise en charge.
- Mort subite d’origine cardiaque, fréquent chez les drepanocytaires. L’atteinte septal + contexte genetique a un pronostic sombre.
- Présentation d’une myocardite avec un contexte génétique associé
⚖️ Stratification de risque
- Haut risque 🔴 : IC/choc, arrêt cardiaque, arythmies majeures, FEVG <40% récemment, rehaussement tardif au Gadolinium étendu
- Risque intermédiaire 🟡 : Dyspnée progressive, arythmies non soutenues, FEVG 41-49%
- Faible risque 🟢 : Symptômes stables, FEVG ≥50%
🔬 Algorithme diagnostique
- Évaluation de base systématique (anamnèse, ECG, biomarqueurs, échocardiographie)
- Évaluation avancée (IRM cardiaque recommandée classe I, biopsie preferée si haut risque)
- Critères d’hospitalisation: Patient à haut risque en Usic
🔬 4 stades de la myocardite
Myocardite aigue : Les présentations ci dessus. Signes ETT de myocardite : augmentation de l’épaisseur de la paroi et une échogénicité due à un œdème myocardique, épanchement pericardique variable.
Myocardite fulminante: choc cardiogénique nécessitant un soutien hémodynamique, avec tableau d’IC. Des arythmies ventriculaires soutenues sont observées chez 47% des patients, avec risque de mort subite chez 26% environ.
Chez les enfants, une dilatation ventriculaire gauche est souvent présente dès le début, contrairement aux adultes où elle est absente en phase précoce. Les infections virales concomitantes sont fréquentes chez les enfants.
Myocardite subaiguë: Symptômes non spécifiques pouvant évoluer vers une rémission, une myocardite chronique ou une cardiomyopathie inflammatoire.
Myocardite chronique persiste au-delà de 3 mois, reflétant souvent un stade intermédiaire pouvant évoluer vers une cardiomyopathie inflammatoire avec remodelage cardiaque et dysfonction ventriculaire. Des formes plus légères peuvent ressembler à des cardiomyopathies hypokinétiques non dilatées. Un substrat arythmogène dû à la fibrose doit être pris en compte. Les symptômes sont souvent discrets, dominés par une dyspnée et des palpitations.
🔍 Etiologies de la myocardite
Causes Infectieuses: Virales (les plus fréquentes); Bactériennes ( Borrelia spp, cardite de Lyme); Parasitaires : Trypanosoma cruzi (maladie de Chagas).
Causes Non Infectieuses: Maladies systémiques et auto-immunes, Formes immuno-médiées spécifiques (myocardite à cellules géantes, myocardite éosinophilique, sarcoïdose cardiaque); Réactions médicamenteuses ou toxiques, y compris myocardite associée aux inhibiteurs de points de contrôle immunitaires (ICI); Radiothérapie thoracique.
Causes Génétiques: Cardiomyopathies héréditaires inflammatoires ou non inflammatoires pouvant se manifester par une myocardite.
💊 Algorithme thérapeutique
- Traitement symptomatique IIa : AINS + IPP (envisager pour soulager les symptômes péricarditiques); Colchicine 0,5 mg/j si < 70 kg ou insuffisance rénale sévère , 0,5 mg × 2/j si > 70 kg. Durée: au moins 3–6 mois pour réduire les récidives de myopéricardite (IIa, B).
- Traitement de l’IC (selon recommandations ESC), à poursuivre pendant au moins 6 mois après la récupération fonctionnelle complète du VG.
- Gestion des arythmies (bêta-bloquants ≥6 mois). L’ablation par catheter de la TV est plus efficace en post inflammatoire.
- Immunosuppression ciblée: Corticostéroïdes 0,2–0,5 mg/kg/j réservés aux formes fulminantes non infectieuses (IIa,C) ou myocardites aiguës réfractaires avec dysfonction VG (IIb,C). Pas d’immunosuppression systématique si fonction VG préservée (III,C). Autres agents (azathioprine, ciclosporine, rituximab, IVIG) selon résultats de biopsie et formes spécifiques.
- Traitements spécifiques par étiologie
📅 Suivi structuré
- À 1 mois, 3-6 mois, 12 mois et au long cours
- Examens requis à chaque étape; si pas d’amélioration faire intervenir la team multidisciplinaire IMPS (inflammatory myocardial and pericardial syndromes)
- La reprise du sport sous controle médical se fait au cas par cas, dès 1 à 2 mois, Irm et FE rassurantes
Sources
https://www.escardio.org/static-file/Escardio/Guidelines/Products/Slide%20sets/2025/2025%20official%20slides_MyoPeri.pdf
https://www.sicardiologia.it/wp-content/uploads/2025/09/ehaf192.pdf
Dr Euclide Okolou
